Jean de La Fontaine (1621-1695) và tác phẩm - Tập I
Con Gấu 19.09.2006 21:29:58 (permalink)
Jean de La Fontaine



AVANT-PROPOS
 
Livre I

 


Ce livre comporte 22 fables et 2 préfaces adressées à Monseigneur le Dauphin, petit-fils de Louis XIV et de Marie Thérèse. Le dauphin était alors âgé de six ans et 5 mois.


La première préface est en prose :
Monseigneur,

S'il y a quelque chose d'ingénieux dans la république des lettres, on peut dire que c'est la manière dont Esope a débité sa morale. Il serait véritablement à souhaiter que d'autres mains que les miennes y eussent ajouté les ornements de la poésie, puisque le plus sage des anciens a jugé qu'ils n'y étaient pas inutiles. J'ose, Monseigneur, vous en présenter quelques essais. C'est un entretien convenable à vos premières années. Vous êtes en un âge où l'amusement et les jeux sont permis aux princes; mais en même temps, vous devez donner quelques unes de vos pensées à des réflexions sérieuses. Tout cela se rencontre aux fables que nous devons à Esope. L'apparence en est puérile, je le confesse, mais ces puérilités servent d'enveloppe à des vérités importantes.

Je ne doute point, Monseigneur, que vous ne regardiez favorablement des inventions si utiles et tout ensemble si agréables; car que peut-on souhaiter davantage que ces deux points? Ce sont eux qui ont introduit les sciences parmi les hommes. Esope a trouvé un art singulier de les joindre l'un avec l'autre: la lecture de son ouvrage répand insensiblement dans une âme les semences de la vertu, et lui apprend à se connaître sans qu'elle s'aperçoive de cette étude, et tandis qu'elle croit faire tout autre chose. C'est une adresse dont s'est servi très heureusement celui sur lequel Sa Majesté a jeté les yeux pour vous donner des instructions. Il fait en sorte que vous appreniez sans peine, ou, pour mieux parler, avec plaisir, tout ce qu'il est nécessaire qu'un prince sache. Nous espérons beaucoup de cette conduite. Mais, à dire vrai, il y a des choses dont nous espérons infiniment davantage: ce sont, Monseigneur, les qualités que notre invincible monarque vous a données avec la naissance; c'est l'exemple que tous les jours il vous donne. Quand vous le voyez former de si grands desseins; quand vous le considérez qui regarde sans s'étonner l'agitiation de l'Europe et les machines qu'elle remue pour le détourner de son entreprise, quand il pénètre dès sa première démarche jusque dans le coeur d'une province où l'on juge à chaque pas des barrières insurmontables, et qu'il en subjugue une autre en huit jours, pendant la saison la plus ennemie de la guerre, lorsque le repos et les plaisirs règnent dans les cours des autres princes; quand, non content de dompter les hommes, il veut triompher aussi des éléments; et quand, au retour de cette expédition où il a vaincu comme un Alexandre, vous le voyez gouverner ses peuples comme un Auguste: avouez le vrai, Monseigneur, vous soupirez pour la gloire aussi bien que pour lui, malgré l'impuissance de vos années; vous attendez avec impatience le temps où vous pourrez vous déclarer son rival dans l'amour de cette divine maîtresse. Vous ne l'attendez pas, Monseigneur, vous le prévenez. Je n'en veux pour témoignage que ces nobles inquiétudes, cette vivacité, cette ardeur, ces marques d'esprit, de courage et de grandeur d'âme, que vous faites paraitre à tous les moments. Certainement c'est une joie bien sensible à notre monarque; mais c'est un spectacle bien agréable pour l'univers; que de voir ainsi croître une jeune plante qui couvrira un jour de son ombre tant de peuples et de nations.

Je devrais m'étendre sur ce sujet; mais comme le dessein que j'ai de vous divertir est plus proportionné à mes forces que celui de vous louer, je me hâte de venir aux fables, et n'ajouterai aux vérités que je vous ai dites que celle-ci; c'est, Monseigneur, que je suis, avec un zèle respectueux,

Votre très humble, très obéissant et très fidèle serviteur, DE LA FONTAINE.


La seconde est en vers :
A Monseigneur le Dauphin

Je chante les héros dont Esope est le père,
Troupe de qui l'histoire, encor que mensongère,
Contient des vérités qui servent de leçons.
Tout parle en mon ouvrage, et même les poissons:
Ce qu'ils disent s'adresse à tous tant que nous sommes;
Je me sers d'animaux pour instruire les hommes.
Illustre rejeton d'un prince aimé des cieux,
Sur qui le monde entier a maintenant les yeux,
Et qui faisant fléchir les plus superbes têtes,
Comptera désormais ses jours par ses conquêtes,
Quelque autre te dira d'une plus forte voix
Les faits de tes aïeux et les vertus des rois.
Je vais t'entretenir de moindres aventures,
Te tracer en ces vers de légères peintures;
Et si de t'agréer je n'emporte le prix,
J'aurai du moins l'honneur de l'avoir entrepris.
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#1
    Con Gấu 24.01.2007 21:43:57 (permalink)
    L1 - 1. La Cigale et la Fourmi






    La Cigale, ayant chanté
    Tout l'été,
    Se trouva fort dépourvue
    Quand la bise fut venue :
    Pas un seul petit morceau
    De mouche ou de vermisseau.
    Elle alla crier famine
    Chez la Fourmi sa voisine,
    La priant de lui prêter
    Quelque grain pour subsister
    Jusqu'à la saison nouvelle.
    "Je vous paierai, lui dit-elle,
    Avant l'Oût, foi d'animal,
    Intérêt et principal. "
    La Fourmi n'est pas prêteuse :
    C'est là son moindre défaut.
    Que faisiez-vous au temps chaud ?
    Dit-elle à cette emprunteuse.
    - Nuit et jour à tout venant
    Je chantais, ne vous déplaise.
    - Vous chantiez ? j'en suis fort aise.
    Eh bien! dansez maintenant.


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    L1 - 2. Le Corbeau et le Renard





    Maître Corbeau, sur un arbre perché,
    Tenait en son bec un fromage.
    Maître Renard, par l'odeur alléché,
    Lui tint à peu près ce langage :
    "Hé ! bonjour, Monsieur du Corbeau.
    Que vous êtes joli ! que vous me semblez beau !
    Sans mentir, si votre ramage
    Se rapporte à votre plumage,
    Vous êtes le Phénix des hôtes de ces bois."
    A ces mots le Corbeau ne se sent pas de joie ;
    Et pour montrer sa belle voix,
    Il ouvre un large bec, laisse tomber sa proie.
    Le Renard s'en saisit, et dit : "Mon bon Monsieur,
    Apprenez que tout flatteur
    Vit aux dépens de celui qui l'écoute :
    Cette leçon vaut bien un fromage, sans doute. "
    Le Corbeau, honteux et confus,
    Jura, mais un peu tard, qu'on ne l'y prendrait plus.

     
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    L1 - 3. La Grenouille qui veut se faire aussi grosse que le Boeuf



     

     
    Une Grenouille vit un Boeuf
    Qui lui sembla de belle taille.
    Elle, qui n'était pas grosse en tout comme un oeuf,
    Envieuse, s'étend, et s'enfle, et se travaille,
    Pour égaler l'animal en grosseur,
    Disant : "Regardez bien, ma soeur ;
    Est-ce assez ? dites-moi ; n'y suis-je point encore ?
    - Nenni. - M'y voici donc ? - Point du tout. - M'y voilà ?
    - Vous n'en approchez point.". La chétive pécore
    S'enfla si bien qu'elle creva.
    Le monde est plein de gens qui ne sont pas plus sages :
    Tout bourgeois veut bâtir comme les grands seigneurs,
    Tout petit prince a des ambassadeurs,
    Tout marquis veut avoir des pages.


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    L1 - 4. Les Deux Mulets

    Deux Mulets cheminaient, l'un d'avoine chargé,
    L'autre portant l'argent de la Gabelle.
    Celui-ci, glorieux d'une charge si belle,
    N'eût voulu pour beaucoup en être soulagé.
    Il marchait d'un pas relevé,
    Et faisait sonner sa sonnette :
    Quand l'ennemi se présentant,
    Comme il en voulait à l'argent,
    Sur le Mulet du fisc une troupe se jette,
    Le saisit au frein et l'arrête.
    Le Mulet, en se défendant,
    Se sent percer de coups : il gémit, il soupire.
    "Est-ce donc là, dit-il, ce qu'on m'avait promis ?
    Ce Mulet qui me suit du danger se retire,
    Et moi j'y tombe, et je péris.
    - Ami, lui dit son camarade,
    Il n'est pas toujours bon d'avoir un haut Emploi :
    Si tu n'avais servi qu'un Meunier, comme moi,
    Tu ne serais pas si malade. "

     
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    L1 - 5. Le Loup et le Chien


    Un Loup n'avait que les os et la peau,
    Tant les chiens faisaient bonne garde.
    Ce Loup rencontre un Dogue aussi puissant que beau,
    Gras, poli, qui s'était fourvoyé par mégarde.
    L'attaquer, le mettre en quartiers,
    Sire Loup l'eût fait volontiers ;
    Mais il fallait livrer bataille,
    Et le Mâtin était de taille
    A se défendre hardiment.
    Le Loup donc l'aborde humblement,
    Entre en propos, et lui fait compliment
    Sur son embonpoint, qu'il admire.
    "Il ne tiendra qu'à vous beau sire,
    D'être aussi gras que moi, lui repartit le Chien.
    Quittez les bois, vous ferez bien :
    Vos pareils y sont misérables,
    Cancres, haires, et pauvres diables,
    Dont la condition est de mourir de faim.
    Car quoi ? rien d'assuré : point de franche lippée :
    Tout à la pointe de l'épée.
    Suivez-moi : vous aurez un bien meilleur destin. "
    Le Loup reprit : "Que me faudra-t-il faire ?
    - Presque rien, dit le Chien, donner la chasse aux gens
    Portants bâtons, et mendiants ;
    Flatter ceux du logis, à son Maître complaire :
    Moyennant quoi votre salaire
    Sera force reliefs de toutes les façons :
    Os de poulets, os de pigeons,
    Sans parler de mainte caresse. "
    Le Loup déjà se forge une félicité
    Qui le fait pleurer de tendresse.
    Chemin faisant, il vit le col du Chien pelé.
    "Qu'est-ce là ? lui dit-il. - Rien. - Quoi ? rien ? - Peu de chose.
    - Mais encor ? - Le collier dont je suis attaché
    De ce que vous voyez est peut-être la cause.
    - Attaché ? dit le Loup : vous ne courez donc pas
    Où vous voulez ? - Pas toujours ; mais qu'importe ?
    - Il importe si bien, que de tous vos repas
    Je ne veux en aucune sorte,
    Et ne voudrais pas même à ce prix un trésor. "
    Cela dit, maître Loup s'enfuit, et court encor.




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    #2
      Con Gấu 24.01.2007 22:13:05 (permalink)
      L1 - 6. La Génisse, la Chèvre, et la Brebis, en société avec le Lion

      La Génisse, la Chèvre, et leur soeur la Brebis,
      Avec un fier Lion, seigneur du voisinage,
      Firent société, dit-on, au temps jadis,
      Et mirent en commun le gain et le dommage.
      Dans les lacs de la Chèvre un Cerf se trouva pris.
      Vers ses associés aussitôt elle envoie.
      Eux venus, le Lion par ses ongles compta,
      Et dit : "Nous sommes quatre à partager la proie. "
      Puis en autant de parts le Cerf il dépeça ;
      Prit pour lui la première en qualité de Sire :
      "Elle doit être à moi, dit-il ; et la raison,
      C'est que je m'appelle Lion :
      A cela l'on n'a rien à dire.
      La seconde, par droit, me doit échoir encor :
      Ce droit, vous le savez, c'est le droit du plus fort
      Comme le plus vaillant, je prétends la troisième.
      Si quelqu'une de vous touche à la quatrième,
      Je l'étranglerai tout d'abord. "


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      L1 - 7. La Besace

      Jupiter dit un jour : "Que tout ce qui respire
      S'en vienne comparaître aux pieds de ma grandeur :
      Si dans son composé quelqu'un trouve à redire,
      Il peut le déclarer sans peur ;
      Je mettrai remède à la chose.
      Venez, Singe ; parlez le premier, et pour cause.
      Voyez ces animaux, faites comparaison
      De leurs beautés avec les vôtres.
      Etes-vous satisfait? - Moi ? dit-il, pourquoi non ?
      N'ai-je pas quatre pieds aussi bien que les autres ?
      Mon portrait jusqu'ici ne m'a rien reproché ;
      Mais pour mon frère l'Ours, on ne l'a qu'ébauché :
      Jamais, s'il me veut croire, il ne se fera peindre. "
      L'Ours venant là-dessus, on crut qu'il s'allait plaindre.
      Tant s'en faut : de sa forme il se loua très fort
      Glosa sur l'Eléphant, dit qu'on pourrait encor
      Ajouter à sa queue, ôter à ses oreilles ;
      Que c'était une masse informe et sans beauté.
      L'Eléphant étant écouté,
      Tout sage qu'il était, dit des choses pareilles.
      Il jugea qu'à son appétit
      Dame Baleine était trop grosse.
      Dame Fourmi trouva le Ciron trop petit,
      Se croyant, pour elle, un colosse.
      Jupin les renvoya s'étant censurés tous,
      Du reste, contents d'eux ; mais parmi les plus fous
      Notre espèce excella ; car tout ce que nous sommes,
      Lynx envers nos pareils, et Taupes envers nous,
      Nous nous pardonnons tout, et rien aux autres hommes :
      On se voit d'un autre oeil qu'on ne voit son prochain.
      Le Fabricateur souverain
      Nous créa Besaciers tous de même manière,
      Tant ceux du temps passé que du temps d'aujourd'hui :
      Il fit pour nos défauts la poche de derrière,
      Et celle de devant pour les défauts d'autrui.

       
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      L1 - 8. L'Hirondelle et les petits Oiseaux

      Une Hirondelle en ses voyages
      Avait beaucoup appris.
      Quiconque a beaucoup vu
      Peut avoir beaucoup retenu.
      Celle-ci prévoyait jusqu'aux moindres orages,
      Et devant qu'ils fussent éclos,
      Les annonçait aux Matelots.
      Il arriva qu'au temps que le chanvre se sème,
      Elle vit un manant en couvrir maints sillons.
      "Ceci ne me plaît pas, dit-elle aux Oisillons :
      Je vous plains ; car pour moi, dans ce péril extrême,
      Je saurai m'éloigner, ou vivre en quelque coin.
      Voyez-vous cette main qui par les airs chemine ?
      Un jour viendra, qui n'est pas loin,
      Que ce qu'elle répand sera votre ruine.
      De là naîtront engins à vous envelopper,
      Et lacets pour vous attraper,
      Enfin mainte et mainte machine
      Qui causera dans la saison
      Votre mort ou votre prison :
      Gare la cage ou le chaudron !
      C'est pourquoi, leur dit l'Hirondelle,
      Mangez ce grain; et croyez-moi. "
      Les Oiseaux se moquèrent d'elle :
      Ils trouvaient aux champs trop de quoi.
      Quand la chènevière fut verte,
      L'Hirondelle leur dit : "Arrachez brin à brin
      Ce qu'a produit ce maudit grain,
      Ou soyez sûrs de votre perte.
      - Prophète de malheur, babillarde, dit-on,
      Le bel emploi que tu nous donnes !
      Il nous faudrait mille personnes
      Pour éplucher tout ce canton. "
      La chanvre étant tout à fait crue,
      L'Hirondelle ajouta : "Ceci ne va pas bien;
      Mauvaise graine est tôt venue.
      Mais puisque jusqu'ici l'on ne m'a crue en rien,
      Dès que vous verrez que la terre
      Sera couverte, et qu'à leurs blés
      Les gens n'étant plus occupés
      Feront aux oisillons la guerre ;
      Quand reginglettes et réseaux
      Attraperont petits Oiseaux,
      Ne volez plus de place en place,
      Demeurez au logis, ou changez de climat :
      Imitez le Canard, la Grue, et la Bécasse.
      Mais vous n'êtes pas en état
      De passer, comme nous, les déserts et les ondes,
      Ni d'aller chercher d'autres mondes ;
      C'est pourquoi vous n'avez qu'un parti qui soit sûr :
      C'est de vous renfermer aux trous de quelque mur. "
      Les Oisillons, las de l'entendre,
      Se mirent à jaser aussi confusément
      Que faisaient les Troyens quand la pauvre Cassandre
      Ouvrait la bouche seulement.
      Il en prit aux uns comme aux autres :
      Maint oisillon se vit esclave retenu.
      Nous n'écoutons d'instincts que ceux qui sont les nôtres,
      Et ne croyons le mal que quand il est venu.

       
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      L1 - 9. Le Rat de ville et le Rat des champs

      Autrefois le Rat de ville
      Invita le Rat des champs,
      D'une façon fort civile,
      A des reliefs d'Ortolans.
      Sur un Tapis de Turquie
      Le couvert se trouva mis.
      Je laisse à penser la vie
      Que firent ces deux amis.
      Le régal fut fort honnête,
      Rien ne manquait au festin ;
      Mais quelqu'un troubla la fête
      Pendant qu'ils étaient en train.
      A la porte de la salle
      Ils entendirent du bruit :
      Le Rat de ville détale ;
      Son camarade le suit.
      Le bruit cesse, on se retire :
      Rats en campagne aussitôt ;
      Et le citadin de dire :
      Achevons tout notre rôt.
      - C'est assez, dit le rustique ;
      Demain vous viendrez chez moi :
      Ce n'est pas que je me pique
      De tous vos festins de Roi ;
      Mais rien ne vient m'interrompre :
      Je mange tout à loisir.
      Adieu donc ; fi du plaisir
      Que la crainte peut corrompre.

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      L1 - 10. Le Loup et l'Agneau

      La raison du plus fort est toujours la meilleure :
      Nous l'allons montrer tout à l'heure.
      Un Agneau se désaltérait
      Dans le courant d'une onde pure.
      Un Loup survient à jeun qui cherchait aventure,
      Et que la faim en ces lieux attirait.
      Qui te rend si hardi de troubler mon breuvage ?
      Dit cet animal plein de rage :
      Tu seras châtié de ta témérité.
      - Sire, répond l'Agneau, que votre Majesté
      Ne se mette pas en colère ;
      Mais plutôt qu'elle considère
      Que je me vas désaltérant
      Dans le courant,
      Plus de vingt pas au-dessous d'Elle,
      Et que par conséquent, en aucune façon,
      Je ne puis troubler sa boisson.
      - Tu la troubles, reprit cette bête cruelle,
      Et je sais que de moi tu médis l'an passé.
      - Comment l'aurais-je fait si je n'étais pas né ?
      Reprit l'Agneau, je tette encor ma mère.
      - Si ce n'est toi, c'est donc ton frère.
      - Je n'en ai point. - C'est donc quelqu'un des tiens :
      Car vous ne m'épargnez guère,
      Vous, vos bergers, et vos chiens.
      On me l'a dit : il faut que je me venge.
      Là-dessus, au fond des forêts
      Le Loup l'emporte, et puis le mange,
      Sans autre forme de procès.
      <bài viết được chỉnh sửa lúc 07.02.2007 23:23:47 bởi Con Gấu >
      #3
        Con Gấu 24.01.2007 22:24:57 (permalink)
        L1 - 11. L'Homme et son image

        Un homme qui s'aimait sans avoir de rivaux
        Passait dans son esprit pour le plus beau du monde.
        Il accusait toujours les miroirs d'être faux,
        Vivant plus que content dans son erreur profonde.
        Afin de le guérir, le sort officieux
        Présentait partout à ses yeux
        Les Conseillers muets dont se servent nos Dames :
        Miroirs dans les logis, miroirs chez les Marchands,
        Miroirs aux poches des galands,
        Miroirs aux ceintures des femmes.
        Que fait notre Narcisse ? Il va se confiner
        Aux lieux les plus cachés qu'il peut s'imaginer
        N'osant plus des miroirs éprouver l'aventure.
        Mais un canal, formé par une source pure,
        Se trouve en ces lieux écartés ;
        Il s'y voit ; il se fâche ; et ses yeux irrités
        Pensent apercevoir une chimère vaine.
        Il fait tout ce qu'il peut pour éviter cette eau ;
        Mais quoi, le canal est si beau
        Qu'il ne le quitte qu'avec peine.
        On voit bien où je veux venir.
        Je parle à tous ; et cette erreur extrême
        Est un mal que chacun se plaît d'entretenir.
        Notre âme, c'est cet Homme amoureux de lui-même ;
        Tant de Miroirs, ce sont les sottises d'autrui,
        Miroirs, de nos défauts les Peintres légitimes ;
        Et quant au Canal, c'est celui
        Que chacun sait, le Livre des Maximes.
         
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        L1 - 12. Le Dragon à plusieurs têtes et le Dragon à plusieurs queues

        Un Envoyé du Grand Seigneur
        Préférait, dit l'Histoire, un jour chez l'Empereur,
        Les forces de son Maître à celles de l'Empire.
        Un Allemand se mit à dire :
        Notre prince a des dépendants
        Qui de leur chef sont si puissants
        Que chacun d'eux pourrait soudoyer une armée.
        Le Chiaoux, homme de sens,
        Lui dit : Je sais par renommée
        Ce que chaque Electeur peut de monde fournir ;
        Et cela me fait souvenir
        D'une aventure étrange, et qui pourtant est vraie.
        J'étais en un lieu sûr, lorsque je vis passer
        Les cent têtes d'une Hydre au travers d'une haie.
        Mon sang commence à se glacer ;
        Et je crois qu'à moins on s'effraie.
        Je n'en eus toutefois que la peur sans le mal.
        Jamais le corps de l'animal
        Ne put venir vers moi, ni trouver d'ouverture.
        Je rêvais à cette aventure,
        Quand un autre Dragon, qui n'avait qu'un seul chef
        Et bien plus d'une queue, à passer se présente.
        Me voilà saisi derechef
        D'étonnement et d'épouvante.
        Ce chef passe, et le corps, et chaque queue aussi.
        Rien ne les empêcha ; l'un fit chemin à l'autre.
        Je soutiens qu'il en est ainsi
        De votre Empereur et du nôtre.
         
        ---------------

         L1 - 13. Les Voleurs et l'Ane

        Pour un Ane enlevé deux Voleurs se battaient :
        L'un voulait le garder ; l'autre le voulait vendre.
        Tandis que coups de poing trottaient,
        Et que nos champions songeaient à se défendre,
        Arrive un troisième larron
        Qui saisit maître Aliboron.
        L'Ane, c'est quelquefois une pauvre province.
        Les voleurs sont tel ou tel prince,
        Comme le Transylvain, le Turc, et le Hongrois.
        Au lieu de deux, j'en ai rencontré trois :
        Il est assez de cette marchandise.
        De nul d'eux n'est souvent la Province conquise :
        Un quart Voleur survient, qui les accorde net
        En se saisissant du Baudet.
         
        ---------------

        L1 - 14. Simonide préservé par les Dieux

        On ne peut trop louer trois sortes de personnes :
        Les Dieux, sa Maîtresse, et son Roi.
        Malherbe le disait ; j'y souscris quant à moi :
        Ce sont maximes toujours bonnes.
        La louange chatouille et gagne les esprits ;
        Les faveurs d'une belle en sont souvent le prix.
        Voyons comme les Dieux l'ont quelquefois payée.
        Simonide avait entrepris
        L'éloge d'un Athlète, et, la chose essayée,
        Il trouva son sujet plein de récits tout nus.
        Les parents de l'Athlète étaient gens inconnus,
        Son père, un bon Bourgeois, lui sans autre mérite :
        Matière infertile et petite.
        Le Poète d'abord parla de son Héros.
        Après en avoir dit ce qu'il en pouvait dire,
        Il se jette à côté, se met sur le propos
        De Castor et Pollux, ne manque pas d'écrire
        Que leur exemple était aux lutteurs glorieux,
        Elève leurs combats, spécifiant les lieux
        Où ces frères s'étaient signalés davantage.
        Enfin l'éloge de ces Dieux
        Faisait les deux tiers de l'ouvrage.
        L'Athlète avait promis d'en payer un talent ;
        Mais quand il le vit, le galand
        N'en donna que le tiers, et dit fort franchement
        Que Castor et Pollux acquitassent le reste.
        Faites-vous contenter par ce couple céleste.
        Je vous veux traiter cependant :
        Venez souper chez moi, nous ferons bonne vie.
        Les conviés sont gens choisis,
        Mes parents, mes meilleurs amis. Soyez donc de la compagnie.
        Simonide promit. Peut-être qu'il eut peur
        De perdre, outre son dû, le gré de sa louange.
        Il vient, l'on festine, l'on mange.
        Chacun étant en belle humeur,
        Un domestique accourt, l'avertit qu'à la porte
        Deux hommes demandaient à le voir promptement.
        Il sort de table, et la cohorte
        N'en perd pas un seul coup de dent.
        Ces deux hommes étaient les gémeaux de l'éloge.
        Tous deux lui rendent grâce ; et pour prix de ses vers,
        Ils l'avertissent qu'il déloge,
        Et que cette maison va tomber à l'envers.
        La prédiction en fut vraie ;
        Un pilier manque ; et le plafonds,
        Ne trouvant plus rien qui l'étaie,
        Tombe sur le festin, brise plats et flacons,
        N'en fait pas moins aux Echansons.
        Ce ne fut pas le pis ; car, pour rendre complète
        La vengeance due au Poète,
        Une poutre cassa les jambes à l'Athlète,
        Et renvoya les conviés
        Pour la plupart estropiés.
        La renommée eut soin de publier l'affaire.
        Chacun cria miracle. On doubla le salaire
        Que méritaient les vers d'un homme aimé des Dieux.
        Il n'était fils de bonne mère
        Qui, les payant à qui mieux mieux,
        Pour ses ancêtres n'en fit faire.
        Je reviens à mon texte et dis premièrement
        Qu'on ne saurait manquer de louer largement
        Les Dieux et leurs pareils; de plus, que Melpomène
        Souvent sans déroger trafique de sa peine ;
        Enfin qu'on doit tenir notre art en quelque prix.
        Les grands se font honneur dès lors qu'ils nous font grâce :
        Jadis l'Olympe et le Parnasse
        Etaient frères et bons amis.
         
        ---------------

        L1 - 15. La Mort et le Malheureux

        Un Malheureux appelait tous les jours
        La mort à son secours.
        O mort, lui disait-il, que tu me sembles belle !
        Viens vite, viens finir ma fortune cruelle.
        La Mort crut, en venant, l'obliger en effet.
        Elle frappe à sa porte, elle entre, elle se montre.
        Que vois-je! cria-t-il, ôtez-moi cet objet ;
        Qu'il est hideux ! que sa rencontre
        Me cause d'horreur et d'effroi !
        N'approche pas, ô mort ; ô mort, retire-toi.
        Mécénas fut un galant homme :
        Il a dit quelque part : Qu'on me rende impotent,
        Cul-de-jatte, goutteux, manchot, pourvu qu'en somme
        Je vive, c'est assez, je suis plus que content.
        Ne viens jamais, ô mort ; on t'en dit tout autant.
        <bài viết được chỉnh sửa lúc 07.02.2007 23:25:35 bởi Con Gấu >
        #4
          Con Gấu 25.01.2007 19:24:10 (permalink)
          L1- 16. La mort et le bûcheron

          Un pauvre bûcheron, tout couvert de ramée,
          Sous le faix du fagot aussi bien que des ans
          Gémissant et courbé, marchait à pas pesants,
          Et tâchait de gagner sa chaumine enfumée.
          Enfin, n’en pouvant plus d’effort et de douleur,
          Il met bas son fagot, il songe à son malheur.
          Quel plaisir a-t-il eu depuis qu’il est au monde ?
          En est-il un plus pauvre en la machine ronde ?
          Point de pain quelquefois et jamais de repos.
          Sa femme, ses enfants, les soldats, les impôts,
          Le créancier et la corvée
          Lui font d’un malheureux la peinture achevée.
          Il appelle la Mort. Elle vient sans tarder,
          Lui demande ce qu’il faut faire.
          « C’est, dit-il, afin de m’aider
          A recharger ce bois, tu ne tarderas guère. »
           
          Le trépas vient tout guérir ;
          Mais ne bougeons d’où nous sommes :
          Plutôt souffrir que mourir,
          C’est la devise des hommes.



          -----
           

          L1 - 17. L'Homme entre deux âges et ses deux Maîtresses

          Un homme de moyen âge,
          Et tirant sur le grison,
          Jugea qu'il était saison
          De songer au mariage.
          Il avait du comptant,
          Et partant
          De quoi choisir. Toutes voulaient lui plaire ;
          En quoi notre amoureux ne se pressait pas tant ;
          Bien adresser n'est pas petite affaire.
          Deux veuves sur son coeur eurent le plus de part :
          L'une encor verte, et l'autre un peu bien mûre,
          Mais qui réparait par son art
          Ce qu'avait détruit la nature.
          Ces deux Veuves, en badinant,
          En riant, en lui faisant fête,
          L'allaient quelquefois testonnant,
          C'est-à-dire ajustant sa tête.
          La Vieille à tous moments de sa part emportait
          Un peu du poil noir qui restait,
          Afin que son amant en fût plus à sa guise.
          La Jeune saccageait les poils blancs à son tour.
          Toutes deux firent tant, que notre tête grise
          Demeura sans cheveux, et se douta du tour.
          Je vous rends, leur dit-il, mille grâces, les Belles,
          Qui m'avez si bien tondu ;
          J'ai plus gagné que perdu :
          Car d'Hymen point de nouvelles.
          Celle que je prendrais voudrait qu'à sa façon
          Je vécusse, et non à la mienne.
          Il n'est tête chauve qui tienne,
          Je vous suis obligé, Belles, de la leçon. 


          -----
           
          L1 - 18. Le Renard et la Cigogne

          Compère le Renard se mit un jour en frais,
          et retint à dîner commère la Cigogne.
          Le régal fût petit et sans beaucoup d'apprêts :
          Le galant pour toute besogne,
          Avait un brouet clair ; il vivait chichement.
          Ce brouet fut par lui servi sur une assiette :
          La Cigogne au long bec n'en put attraper miette ;
          Et le drôle eut lapé le tout en un moment.
          Pour se venger de cette tromperie,
          A quelque temps de là, la Cigogne le prie.
          "Volontiers, lui dit-il ; car avec mes amis
          Je ne fais point cérémonie. "
          A l'heure dite, il courut au logis
          De la Cigogne son hôtesse ;
          Loua très fort la politesse ;
          Trouva le dîner cuit à point :
          Bon appétit surtout ; Renards n'en manquent point.
          Il se réjouissait à l'odeur de la viande
          Mise en menus morceaux, et qu'il croyait friande.
          On servit, pour l'embarrasser,
          En un vase à long col et d'étroite embouchure.
          Le bec de la Cigogne y pouvait bien passer ;
          Mais le museau du sire était d'autre mesure.
          Il lui fallut à jeun retourner au logis,
          Honteux comme un Renard qu'une Poule aurait pris,
          Serrant la queue, et portant bas l'oreille.
          Trompeurs, c'est pour vous que j'écris :
          Attendez-vous à la pareille.

          -----

          L1 - 19. L'enfant et le Maître d'école


          Dans ce récit je prétends faire voir
          D'un certain sot la remontrance vaine.
          Un jeune enfant dans l'eau se laissa choir,
          En badinant sur les bords de la Seine.
          Le Ciel permit qu'un saule se trouva,
          Dont le branchage, après Dieu, le sauva.
          S'étant pris, dis-je, aux branches de ce saule,
          Par cet endroit passe un Maître d'école.
          L'Enfant lui crie : "Au secours ! je péris. "
          Le Magister, se tournant à ses cris,
          D'un ton fort grave à contre-temps s'avise
          De le tancer : "Ah! le petit babouin !
          Voyez, dit-il, où l'a mis sa sottise !
          Et puis, prenez de tels fripons le soin.
          Que les parents sont malheureux qu'il faille
          Toujours veiller à semblable canaille !
          Qu'ils ont de maux ! et que je plains leur sort ! "
          Ayant tout dit, il mit l'enfant à bord.
          Je blâme ici plus de gens qu'on ne pense.
          Tout babillard, tout censeur, tout pédant,
          Se peut connaître au discours que j'avance :
          Chacun des trois fait un peuple fort grand ;
          Le Créateur en a béni l'engeance.
          En toute affaire ils ne font que songer
          Aux moyens d'exercer leur langue.
          Hé ! mon ami, tire-moi de danger :
          Tu feras après ta harangue.

           
          -----


          L1 - 20. Le Coq et la Perle

          Un jour un Coq détourna
          Une Perle, qu'il donna
          Au beau premier Lapidaire.
          "Je la crois fine, dit-il ;
          Mais le moindre grain de mil
          Serait bien mieux mon affaire. "

          Un ignorant hérita
          D'un manuscrit, qu'il porta
          Chez son voisin le Libraire.
          "Je crois, dit-il, qu'il est bon ;
          Mais le moindre ducaton

          Serait bien mieux mon affaire. "

           
          ------


          L1 - 21. Les Frelons et les mouches à miel
           
          A l'oeuvre on connaît l'Artisan.
          Quelques rayons de miel sans maître se trouvèrent :
          Des Frelons les réclamèrent ;
          Des Abeilles s'opposant,
          Devant certaine Guêpe on traduisit la cause.
          Il était malaisé de décider la chose.
          Les témoins déposaient qu'autour de ces rayons
          Des animaux ailés, bourdonnants, un peu longs,
          De couleur fort tannée, et tels que les Abeilles,
          Avaient longtemps paru. Mais quoi ! dans les Frelons
          Ces enseignes étaient pareilles.
          La Guêpe, ne sachant que dire à ces raisons,
          Fit enquête nouvelle, et pour plus de lumière
          Entendit une fourmilière.
          Le point n'en put être éclairci.
          "De grâce, à quoi bon tout ceci ?
          Dit une Abeille fort prudente,
          Depuis tantôt six mois que la cause est pendante,
          Nous voici comme aux premiers jours.
          Pendant cela le miel se gâte.
          Il est temps désormais que le juge se hâte :
          N'a-t-il point assez léché l'Ours ?
          Sans tant de contredits, et d'interlocutoires,
          Et de fatras, et de grimoires,
          Travaillons, les Frelons et nous :
          On verra qui sait faire, avec un suc si doux,
          Des cellules si bien bâties. "
          Le refus des Frelons fit voir
          Que cet art passait leur savoir ;
          Et la Guêpe adjugea le miel à leurs parties.
          Plût à Dieu qu'on réglât ainsi tous les procès !
          Que des Turcs en cela l'on suivît la méthode !
          Le simple sens commun nous tiendrait lieu de Code ;
          Il ne faudrait point tant de frais ;
          Au lieu qu'on nous mange, on nous gruge,
          On nous mine par des longueurs ;
          On fait tant, à la fin, que l'huître est pour le juge,
          Les écailles pour les plaideurs.



          ---

           L1 - 22. Le chêne et le Roseau

          Le Chêne un jour dit au Roseau :
          "Vous avez bien sujet d'accuser la Nature ;
          Un Roitelet pour vous est un pesant fardeau.
          Le moindre vent, qui d'aventure
          Fait rider la face de l'eau,
          Vous oblige à baisser la tête :
          Cependant que mon front, au Caucase pareil,
          Non content d'arrêter les rayons du soleil,
          Brave l'effort de la tempête.
          Tout vous est Aquilon, tout me semble Zéphyr.
          Encor si vous naissiez à l'abri du feuillage
          Dont je couvre le voisinage,
          Vous n'auriez pas tant à souffrir :
          Je vous défendrais de l'orage ;
          Mais vous naissez le plus souvent
          Sur les humides bords des Royaumes du vent.
          La nature envers vous me semble bien injuste.
          - Votre compassion, lui répondit l'Arbuste,
          Part d'un bon naturel ; mais quittez ce souci.
          Les vents me sont moins qu'à vous redoutables.
          Je plie, et ne romps pas. Vous avez jusqu'ici
          Contre leurs coups épouvantables
          Résisté sans courber le dos ;
          Mais attendons la fin. "Comme il disait ces mots,
          Du bout de l'horizon accourt avec furie
          Le plus terrible des enfants
          Que le Nord eût portés jusque-là dans ses flancs.
          L'Arbre tient bon ; le Roseau plie.
          Le vent redouble ses efforts,
          Et fait si bien qu'il déracine
          Celui de qui la tête au Ciel était voisine
          Et dont les pieds touchaient à l'Empire des Morts.




          <bài viết được chỉnh sửa lúc 07.02.2007 23:28:05 bởi Con Gấu >
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