Compassion et sagesse - Dalaï-Lama
Destin individuel, destin collectif
Notre siècle a vu le développement de nouvelles technologies qui s’accompagnent de la perte de l’autonomie et d’une interdépendance… La mondialisation crée une situation d’assujettissement des Etats entre eux. Autrefois, les sociétés pouvaient vivre en complète autarcie. Les problèmes ne dépassaient pas le cadre de la ville ou de la région. Mais aujourd’hui, c’est à l’échelle de la planète qu’il faut trouver des solutions. Chaque nation répond de son voisin plus ou moins proche. Une entité comme l’Organisation des Nations unies reflète bien la transformation des relations internationales. L’ONU est née des atrocités de la Seconde Guerre Mondiale. Elle a le mérite d’exister, même si le droit de veto des cinq Etats du Conseil de la sécurité est complètement antidémocratique. Regardez les conflits de l’Ex-Yougoslavie : ils sont la preuve évidente qu’il faut prévenir les crises pour éviter qu’elles ne s’enveniment. Mais si déjà nous nous associions en pensées aux souffrances des hommes, ce serait un grand pas vers la paix. Nous sommes tributaires les uns des autres. En adoptant une attitude responsable et positive envers nous-mêmes, nous rendons service à notre prochain. Je qualifie cette démarche d’ »égoïsme vertueux ». L’intérêt individuel se confond alors avec l’intérêt collectif. Une fois les énergies rassemblées, nous conjurerons peut-être les grands dangers tels que la destruction de notre environnement ou la menace nucléaire. Des bienfaits de la crise A notre époque, tout le monde est au courant de tout, même de ce qui se passe à l’autre bout de la planète. Grâce à la rapidité de l’information, nous assistons quasiment en direct à la guerre, aux catastrophes naturelles, aux crashs d’avions. Nous avons de plus en plus peur. Peut-on encore garder une lueur d’espoir dans ce monde d’horreurs. Les dangers sont bien réels. Les medias nous abreuvent d’images choquantes qui n’ont que le mérite de nous sortir de la torpeur ambiante. Ces crises peuvent même être considérées comme des bienfaits, car elles nous obligent à nous poser des questions. Une analyse approfondie des situations permet de trouver les remèdes appropriés. Mais nous tergiversons continuellement entre une pensée à court terme et une pensée à longue terme., et nous optons parfois pour la solution de facilité. Il vaudrait sans doute mieux rechercher des solutions durables. La plupart des bénéfices immédiats se révèlent souvent inefficaces dans le temps. Le succès est souvent éphémère. Si l’on veut transformer les choses définitivement, il faut apprendre le cas échéant à renoncer au plaisir de l’instant. Ce n’est qu’en affrontant les problèmes concrètement que nous trouverons la confiance en un avenir meilleur.
Des solutions nouvelles Est-il nécessaire de trouver des solutions nouvelles pour résoudre les problèmes actuels ? En cette fin de IIè millénaire, notre vision du mode est conditionnée par un héritage culturel datant du XIXè siècle, inapte pour répondre aux questions actuelles. C’est en particulier aux scientifiques qu’il revient de développer une réflexion adéquate. Parfois, j’ai l’impression que les chercheurs occidentaux sont enfermés dans leurs travaux de spécialistes. Ils en oublient l’objet de leurs investigations : l’amélioration des conditions de vie. J’ai rencontré des scientifiques sincères qui travaillent dans cette optique. Les universités et les écoles devraient aussi s’atteler à la tâche. Dans les pays riches comme dans le pauvres, l’avenir des générations futures dépend de la formation qu’elles recevront. Il est urgent de donner aux jeunes les moyens de comprendre véritablement ce qui se passe autour d’eux. La paupérisation galopante dans certaines parties du monde, la perte des valeurs morales, l’escalade de la violence sont imputables à l’homme et ne seront résolues que par son intervention. Les répercussions s’en font sentir plus cruellement dans certaines zones sensibles, mais à longue échéance, c’est la planète entière qui en fera les frais. Toute la communauté est appelée à rechercher et à trouver des solutions. Dans le passé, certaines idéologies et pensées irréalistes out eu des incidences catastrophiques dont nous avons tiré des leçons. Nous savons désormais que la bienveillance et l’amour du prochain doivent guider nos pas pour proposer des solutions qui ne portent préjudice à personne. La religion, un luxe ou une nécessité ?
<bài viết được chỉnh sửa lúc 06.08.2007 03:12:25 bởi Tam Tang >
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