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Whitney Houston : la déchéance d’une princesse de la soul et du R’n’B : ---
Cette fois, pas de bodyguard pour prendre Whitney Houston dans ses bras et la protéger… d’elle-même. Retrouvée morte à 48 ans dans une chambre d’hôtel de Beverly Hills, la chanteuse avait été happée depuis nombre d’années dans une spirale infernale où la drogue comme l’alcool ont accompagné ses chutes artistique et personnelle.
Une dégringolade qui n’a cessé depuis la fin de son règne sur les années 80, celles de sa gloire absolue où sa voix comme son physique l’avaient conduite à des sommets de popularité, avec de gros succès à l’écran ("The Bodyguard", en 1992, où elle jouait au côté de Kevin Costner) et sur disques (dont justement la B.O. du film), en particulier. Elle en a vendu plus de 450 millions, selon certaines estimations.
La chute
La chute n’en fut que plus dure. Après une désaffection de ses fans au fil des années 90, Whitney Houston a trouvé une autre source de griserie dans la cocaïne, la marijuana et les médicaments, accélérant sa vertigineuse descente aux enfers. Hormis un comeback en demi-teinte voilà cinq ans, c’est par ses frasques que l’ex-fantasme masculin, qui fut aussi mannequin, a réussi à survivre médiatiquement.
Psychisme
Un comportement pathétique qui désolait ou prêtait aux sarcasmes selon les circonstances et qui n’a cessé de détériorer son image publique au même rythme que Whitney détruisait son corps comme son psychisme.
Ainsi, après des débuts fracassants (en 1983), les années 90 seront son purgatoire et elle entrera dans le XXIe siècle comme en enfer avec une interpellation à l'aéroport de Hawaï. Motif : possession de haschich, un produit que son époux Bobby Brown aurait fait entrer dans sa vie. Un homme qui constituera avec elle un couple explosif, violent et marqué par les infidélités de monsieur. Publiée par le "National Enquirer" en 2006, une photo de la salle de bain de la star-d’une saleté repoussante, où trônaient une pipe à crack et d’autres indices d’une consommation de drogues effrénée- finit de l’assimiler à une épave.
Jusqu’au divorce, en 2007, la saisie de ses biens pour dettes impayées et des pensions alimentaires "oubliées" par Bobby… Quant à Whitney elle-même, elle multiplie les esclandres, la voix de toute façon cassée par les excès.
Le 25 avril 2011, surexcitée, elle était montée sur scène pour chanter avec son idole, Prince, et a offert une prestation ridicule, visiblement dans un état second. Au point que le petit géant de Minneapolis l’avait quasiment poussée hors de vue des spectateurs. Avant de la blacklister de l’ensemble de ses concerts.
Cures
Un épisode parmi des cures de désintoxication à répétition, visiblement peu probantes, le refus d’attacher sa ceinture dans un avion en octobre 2011, un scandale dans un aéroport australien pour le retard de 2 minutes d’une limousine qui devait la conduire à son hôtel... On en passe, et des pires.
Mais souvenons-nous tout de même que l’an dernier, un ex-boyfriend de la jeune femme avait vendu à un tabloïde des images de la fille de Whitney, Bobbi Cristina, de toute évidence en train de sniffer de la cocaïne. La fortune de sa mère est partie en fumée, mais son héritage est lourd. C’est cette même Bobbi que les policiers ont dû contenir, criant de douleur, devant l’hôtel de Berverly Hills où sa mère venait de trépasser, finissant sa chute en silence dans une salle de bain du quatrième étage.
Par Jean-Frédéric Tronche
Le Nouvel Observateur - Paris.
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